La notoriété de la Cerise d’Itxassou – Itsasuko Gerezia est à la fois ancienne et actuelle puisqu’elle perdure dans le temps.
Xabier Itzaina, chercheur au CNRS estime que l’église d’Itxassou ( XVII ème siècle) qui a choisi son nom « Saint Fructueux » l’a fait en écho à la forte présence des cerisiers. La preuve sans conteste de la présence avérée et représentative de la Cerise d’Itxassou en 1769 est le « livre de raison », cahier sur lequel que le curé basque, Harrambillet inscrivait surtout des chiffres. Ce livre a été commenté dans un document publié en 1896 dans la Semaine de Bayonne : « … La culture du cerisier vient d’être implantée dans le village; .. »
En 1863, Pierre Loti notait dans ses mémoires, après une visite au village d’Itxassou depuis sa résidence d’Hendaye : « quelle splendeur de jardins, de vergers, de buissons de roses, dans ce petit pays de cerisiers… »
Apogée de la production : XIXème siècle – 1960
Jusqu’aux années 60, pendant la période de production, d’importants marchés se tenaient dans plusieurs quartiers d’Itxassou et des communes avoisinantes. Les cerises y étaient descendues depuis les exploitations de montagne, en « traîneaux » chargés de grands paniers remplis de cerises, descendus « à bras d’hommes »vers Bayonne, la Côte Basque, voire plus loin : Dax, Pau, Bordeaux.
Le volume de production évoluait de 160 à 300 tonnes par an avant la Seconde guerre mondiale. Pour les petites exploitations du secteur, en situation de quasi-autarcie, la cerise constituait la rentrée d’argent principale, voire, la seule.
1970 - 1993
Dans
les années 70, les exploitations se sont modernisées et
spécialisées dans la production de lait de brebis. Les modes de vie
ont évolué, la main-d’œuvre familiale diminuant fortement. Les
grands merisiers, qui exigent beaucoup de temps et de main d’œuvre
au moment de la cueillette ont été délaissés Dans les années
90, la production de cerises avait diminué pour atteindre environ 25
tonnes.
1994, création de l'association xapata
L’association Xapata est pour sauvegarder les variétés locales. La marque commerciale « cerise d’Itxassou / Itsasu » ainsi qu’un logo associé sont déposés auprès de l’INPI (Institut National de la Protection Industrielle) par la commune d’Itxassou, puis cédés à l’association. Seuls les producteurs qui produisent localement peuvent adhérer à l’association et utiliser l’étiquette identifiant la cerise d’Itxassou / Itsasu.
Le travail de greffage et de plantation initié à partir de 1994 par l’association a permis de ramener le nombre d’arbres dans la zone au-dessus de 5 000. Des portes greffes ont été expérimentés.
Fin 2023, l’association a par ailleurs déposé une demande de reconnaissance en AOP auprès de l’Institut National des Appellations d’Origine qui est en cours d’instruction.